Les différentes catégories de traumatismes, leurs conséquences néfastes, leur traitement

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L’impact des traumatismes et négligences vécues dans l’enfance

Nombreux sont les troubles physiques ou psychologiques graves qui trouvent leur source dans un traumatisme vécu à l’âge adulte ou dans l’enfance. A titre d’exemple, une étude menée au Kaiser Permanente Hospital de San Diego montre que 80 % des patients admis en raison d’une obésité morbide ont souffert d’abus sexuels dans leur enfance. Hélas, les personnes concernées n’établissent pas toujours le lien entre leur état présent et ces expériences douloureuses parfois très anciennes et, par conséquent, vont souvent s’orienter vers des traitements symptomatiques qui n’agissent pas à la source du problème.

D’autre part, on réduit trop fréquemment le traumatisme aux conséquences d’un « événement » pénible alors que certaines expériences prolongées (carence de soins physiques ou affectifs dans l’enfance, violence physique ou psychologique, violence conjugale, séparation des parents…) constituent des traumas à part entière.
Les différentes catégories de traumatismes
  • traumatismes événementiels (liés à des événements douloureux : agression, viol, divorce, faillite d’une entreprise…),
  • traumatismes du développement ou traumatismes complexes (liés à des problèmes relationnels dans l’enfance générant des troubles de l’attachement; à des carences de soins physiques et affectifs),
  • traumatismes périnataux (liés à la conception, la vie foetale, la naissance, les premières semaines de la vie),
  • traumatismes intergénérationnels (transmis par les ascendants par voie culturelle ou épigénétique).
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Kaiser Permanente Hospital, San Diego

Toujours en cours, l’étude ACE menée au Kaiser Permanente Hospital de San Diego (1) a pour but d’étudier l’influence des traumatismes de l’enfance sur la santé future de l’adulte. Elle montre que les traumas infantiles agissent de façon négative sur le développement du système nerveux, créant ainsi des désordres émotionnels et cognitifs qui favorise l’adoption de comportements à risques, eux-mêmes inducteurs de maladie, d’incapacité et de problèmes sociaux. Elle conclut donc à l’impact fortement défavorable des traumas infantiles sur la santé mentale et physique de l’adulte, quelques décennies plus tard.
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Il faut remarquer que, dans les catégories de traumas infantiles listés ci-dessous, la négligence infantile a été prise en compte. Dans ces cas là, il n’y a pas abus sur l’enfant, au sens de l’agression, qu’elle soit verbale, physique ou sexuelle. Néanmoins, ces enfants ignorés, négligés, dont personne ne s’occupe affectivement, et parfois même physiquement, peuvent être sévèrement entravée dans leur développement psychoaffectif et neurologique.
Les 10 catégories d’expériences traumatiques infantiles prises en compte par l’étude ACE (2)
  • Abus émotionnel (verbal),
  • Abus physiques,
  • Abus sexuels,
  • Négligence émotionnelle,
  • Négligence physique,
  • Violence conjugale,
  • Abus de substances dans le foyer,
  • Maladie mentale ou suicide dans le foyer,
  • Séparation ou divorce des parents,
  • Emprisonnement d’un membre de la famille.

Une nette augmentation du risque dû a ces traumatismes (3)

Le suivi au long cours des patients déclarant quatre ACE (expériences traumatiques infantiles) au moins, par rapport au sujet sans aucune ACE déclarée, a montré une augmentation nette du risque pour certains comportements et maladies :
  • Problème de santé mentale : 3,1 fois plus de risques (soit + 310 %)
  • Cancer : 1,5 fois plus de risques
  • Obésité : 1,5 fois plus de risques
  •  Maladie cardiaque : 2,1 fois plus de risques
  • Tabagisme : 2,6 fois plus de risques
  • Usage de drogues en intraveineuse : 40 fois plus de risques
  • Promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires) : 2,1 fois plus de risques
  • Infection sexuellement transmissible : 2,9 fois plus de risques
  • Maladie hépatique : 1,9 fois plus de risques
  • Etre victime de violence physique (femme) : 4,8 fois plus de risques
  • Etre victime d’une agression sexuelle (femme) : 9 fois plus de risques
  • Etre un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un
    temps réduit) : 1,7 fois plus de risques

Le syndrome de stress post-traumatique

Le trouble le plus typique et le plus fréquent dans les suites d’un événement traumatique est le syndrome de stress post traumatique (SSPT). Le sujet a éprouvé une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur au moment de l’événement : deuil, maladie grave, perte d’un emploi, accident, blessure, séparation brutale, agression, viol, disparition, guerre, catastrophe naturelle…  Après une période de latence qui peut être de quelques jours, quelques mois, voire quelques années, le sujet présente de manière durable trois types de symptômes : 1) un syndrome de reviviscence durant lequel l’évènement traumatique est constamment revécu sous la forme de souvenirs, de cauchemars, d’illusions, d’hallucinations ou de Syndrome stress post traumaflash-backs ; 2) un syndrome d’évitement qui conduit le sujet à fuir toutes les situations, les pensées, les représentations, les émotions et les souvenirs qui lui rappellent l’événement traumatique ; et enfin, 3) un syndrome d’hyper activation sympathique se traduisant par des symptômes neurovégétatifs : troubles du sommeil, irritabilité, difficultés de concentration, hyper vigilance, réactions de sursauts exagérés. Il s’agit d’un trouble le plus souvent chronique. Son retentissement se fait sentir en termes de qualité de vie, de consommation de soins, de handicap fonctionnel et de complications à la fois psychiatriques, dépressives et addictives surtout. Il est à noter, par ailleurs, que l’on repère une comorbidité (présence d’un ou de plusieurs troubles associés à un trouble ou une maladie primaire) entre le SSPT et différents troubles, comme les états dépressifs (risque multiplié par six), l’agoraphobie (risque multiplié par quatre), et enfin l’alcoolisme (risque multiplié par trois). L’étude épidémiologique de Davidson et al. réalisée sur une population générale aux Etats-Unis a retrouvé un risque multiplié par 90 de présenter un trouble de « somatisation » (symptômes qui se manifestent dans le corps) chez les sujets répondant aux critères d’ESPT (4).

Le traitement du traumatisme

Comment produire un changement profond et durable chez un patient qui a connu un important choc émotionnel ? Les conditions du succès ont été étudiées dans le détail par Bruce Ecker et son équipe (5). Intrigués par le petits nombre de patients en psychothérapie capables de vivre des changements durables, ils décidèrent de les étudier et de repérer les points communs aux thérapies dont ils avaient bénéficié. Ils appellent ces conditions « la séquence de transformation » : émotion vive, juxtaposition d’expériences contradictoires, répétition.
Bruce Ecker

Bruce Ecker, directeur de l’institut “Coherence Psychology Institute”

Selon l’étude conduite par Bruce Ecker, pour produire un changement profond et durable dans le cadre d’une thérapie et notamment, agir efficacement sur les conséquences d’un traumatisme, les conditions à réunir sont les suivantes : 1. Emotion vive La personne doit accéder au souvenir émotionnel ou à l’apprentissage émotionnel de façon vive et marquée. 2. Juxtaposition d’expériences contradictoires Une « expérience de juxtaposition »  contredisant les modèles ou conclusions implicites dérivés de l’expérience originelle doit être activée simultanément. Cela est crucial car l’expérience originelle se voit ainsi infirmer. 3. Répétition L’expérience de juxtaposition doit être répétée à plusieurs reprises pour que la reconsolidation ou l’extinction se produise. Selon Eric Kandel, prix Nobel de médecine en 2000 (5), cette répétition est indispensable pour que les nouvelles connexions synaptiques issues de l’expérience qu’a vécu le sujet se maintiennent dans le temps. Nous y ajoutons les conditions du succès d’après Stephen Gilligan (6), Joe Dispenza (7) et Dawson Church (8), des praticiens de renom qui ont une très longue expérience clinique et une approche holistique. 4. Intention positive Le sujet doit se pénétrer de son objectif, de l’état vers lequel il souhaite se diriger (9,10). 5. Connexion à une émotion supérieure Le patient connait une « émotion du coeur » qui lui permet de changer son énergie et de véhiculer son intention positive : amour, gratitude…(10, 11). 6. Stimulation physique La reconsolidation de la mémoire émotionnelle (le changement de la mémoire émotionnelle et la sensation de libération qui s’ensuit) est facilitée par une stimulation physique (11).

Traitement par les Techniques de libération émotionnelle

On comprend mieux dès lors le pourquoi de l’efficacité étonnante des Techniques de libération émotionnelle. En effet, on retrouve cette « séquence de transformation » au coeur du protocole utilisé dans ces techniques. On va activer mentalement le souvenir douloureux en replongeant le patient dans les images, sensations, émotions liés à l’événement. Une fois le patient « activé » au bon niveau (c’est-à-dire en restant dans une fenêtre de tolérance), on stimule une série de points de terminaison de certains méridiens créant ainsi une charge piézoélectrique qui circule à travers le tissu conjonctif le long de la voie de la moindre résistance électrique. Dia reconso Quand le souvenir traumatique est rappelé, avec la conscience de l’endroit du corps qui garde la mémoire primaire du traumatisme, la stimulation présente à l’organisme un message de sécurité qui n’est pas en harmonie avec le souvenir déclenchant le trouble émotionnel. Ainsi, alors que votre esprit envoie un message de danger, votre corps reçoit un message contradictoire de sécurité. Cela découple le souvenir et la réaction de combat/fuite (stress). Les gènes précoces immédiats qui régule le stress s’expriment et le corps redevient calme. L’intensité de la sensation physique localisée sur le corps baisse, déchargeant l’intensité émotionnelle liée au traumatisme. Voir aussi notre article : « Traumatismes : l’efficacité avéré de l’EFT »

Traitement par l’hypnose thérapeutique

Le traumatisme peut également être efficacement traité par l’hypnose. Les protocoles les plus adaptés sont sans doute « la double dissociation » et la « désactivation d’ancre ». Le principe de la désactivation d’ancre est le suivant : l’hypnothérapeute emmène le patient dans un souvenir très agréable marqué, par exemple, par le calme, la détente, la sécurité. Il va ancrer cet état interne, c’est-à-dire qu’il va créer une association dans l’esprit du patient entre cet état interne et un stimulus et ce, par une pression sur l’épaule, un son, une odeur… L’état hypnotique étant un puissant état d’apprentissage, ce lien sera le plus souvent établit immédiatement. Puis il va plonger le patient dans le souvenir douloureux, celui de l’événement, de la situation traumatique et à nouveau, créer un ancrage par un autre stimulus. Troisième étape : les deux ancres sont activées simultanément rappelant en même temps les deux états. L’ancre négative est relâchée avant l’ancre positive qui est maintenue quelques instants. On retrouve ici ce qui, selon Bruce Ecker est l’une des conditions nécessaires à un changement profond et durable : une émotion vive et la juxtaposition d’expériences contradictoires qui vont produire une reconsolidation de la mémoire émotionnelle, autrement dit, une libération. La technique de la « dissociation » (simple ou double) permet, quant à elle, d’ajouter encore davantage de sécurité à la démarche : le patient est dissocié de la situation, il la regarde à distance, un peu à la façon d’un spectateur devant un écran de cinéma. Tous les outils existent donc pour briser cette association entre le souvenir de l’événement et la charge émotionnelle qui l’accompagnait automatiquement.

Un processus thérapeutique

Pour traiter des chocs émotionnels, il convient bien entendu, de faire appel à des professionnels bien formés et expérimentés, connaissant toutes les précautions d’usage. A noter, notamment, que les séances portant spécifiquement sur l’événement traumatique ne constituent qu’une étape  – et jamais la première – à l’intérieur du programme thérapeutique. Pour être efficace, celui-ci devra s’intéresser :
  • aux sensations et plus largement à la relation au corps généralement très affectée par le traumatisme,
  • aux émotions,
  • aux cognitions (pensées),
  • aux comportements.

Et les médicaments ?

Les médicaments sont parfois indispensables pour éteindre l’incendie. Certains d’entre eux (tels les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine)  favorisent le calme ce qui facilite l’entrée en thérapie. Pour autant, ils ne « soignent » pas le traumatisme mais modèrent  seulement les expressions d’une physiologie perturbée. Comme l’explique le psychiatre Bessel Van der Kolk, grand spécialiste du traumatisme, les médicaments « … peuvent aider à contrôler les émotions et le comportement mais cela a un prix, car ils agissent en inhibant les systèmes chimiques qui régulent l’engagement, la motivation, le plaisir et la douleur.  » Philippe Coat, praticien en Thérapie Intégrative Avancée, Hypnothérapeute, Sophrologue
  • 1. 17 300 sujets adultes ont initialement intégrés l’étude ACE (Adverse childhood Experiences).
  • 2. et 3. PASCAL Bernard. La thérapie des schémas. Elsevier Masson, 2015.
  • Etudes et meta-analyses sur les effets de L’Emotional Freedom Techniques, notamment pour le traitement des syndromes de stress post-traumatique. Site web EFT Universe https://www.eftuniverse.com/research-studies
  • 4. DAVIDSON J, HUGHES D, BLAZER D, GEORGE L. Post-traumatic disorder in the community : an epidemiological study. Psychol Med 1991 ; 21:7133-721..
  • 5. ECKER Bruce et collègues, Unlocking the emotionnal brain («Déverrouiller le cerveau émotionnel »). Bruce Ecker, M.A., L.M.F.T. , co-fondateur de la thérapie de la cohérence, directeur de l’institut “Coherence Psychology Institute”.
  • 6. KANDEL Eric Richard. Médecin psychiatre et chercheur en neurosciences d’origine autrichienne. Il est professeur de biochimie et de biophysique à l’université Columbia de New York. En 2000, il a reçu le prix Nobel de médecine.
  • 7. GILLIGAN Stephen, PhD, L’hypnose générative. InterEditions, 2015.
  • 8. DISPENZA Joe, PhD, Devenir super-conscient. Guy Trédaniel, 2018.
  • 9. CHURCH Dawson, PhD, Le génie dans vos gènes. Energy Psychology Press, 2009.
  • 10. YALOM D. Irvin, Existential psychotherapie (Thérapie existentielle). Basic Books, 1980. Irvin Yalom est professeur émérite de psychiatrie à Stanford et psychothérapeute.
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Philippe et Natalia Coat

  • Thérapie Intégrative Avancée (A.I.T.),
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